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Démocratie participative et développement durable*
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José A. SEQUEIRA CARVALHO
Professeur à l'Institut Supérieur d'Economie et Gestion
Université Technique de Lisbonne
En ce début du XXIe siècle la nécessité d’un véritable développement humain durable à l’échelle planétaire constitue un des enjeux primordiaux auquel nous sommes confrontés. Force est de constater la relation de complémentarité entre la notion de développement durable et la tendance actuelle de l’humanité à vouloir se libérer de toute forme de misère, de pauvreté et d’oppression.
Le présent article analyse la diversité et l’ampleur de cet enjeu dont la nature et les contraintes doivent nécessairement être gérés par les populations au niveau local. Ceci nous conduit à penser que le système politique le plus approprié pour poursuivre des stratégies globales de développement durable à l’échelle planétaire est celui de la démocratie participative.
En effet, le système de la démocratie participative semble être le seul qui permette de promouvoir et de développer des pratiques de citoyenneté active et responsable à l’égard des deux dimensions fondamentales du développement durable : la protection de l’environnement et le développement humain.
Les problèmes posés aujourd’hui concernent plus que jamais l'avenir de notre civilisation et de notre planète, où la protection du genre humain et de son environnement, autrement dit de l’homme et de la nature est devenue une donnée primordiale impliquant une relation de réciprocité incontournable ; leur survie est réciproque, à savoir si on porte atteinte à la nature, on porte atteinte à l’homme et vice versa.
Pour ne pas reproduire les erreurs du passé qui seraient désormais fatales, il nous faut trouver des solutions qui ne handicapent pas la nécessaire réponse aux besoins et aux aspirations des êtres humains qui aujourd'hui sont plus de six milliards.
En effet, depuis le début du XXIe siècle, la sonnette d’alarme retentit et le développement indispensable du progrès humain nécessite des mesures de protection, de surveillance, de sauvegarde des ressources de la planète et de la biodiversité. Comme on peut le constater, ces ressources ont été mises à mal par un vingtième siècle marqué par une croissance économique irresponsable quant à ses conséquences pour l'environnement.
Le mode de fonctionnement du système économique international de la seconde moitié du vingtième siècle, en imposant des modes de production et de consommation dévastateurs pour l'environnement aux niveaux local et planétaire, amène à des constats effrayants : la consommation des ressources naturelles a dépassé celle cumulée de toutes les générations de l’homme. Les trois quarts de la diversité variétale des plantes cultivées ont disparu, ainsi que des centaines de races animales. Cette consommation, de plus, n’a profité qu’à une partie minoritaire des peuples et des pays de la planète.
Il en résulte une aggravation des inégalités. Dans une division Nord / Sud, si les pays riches du Nord ont témoigné de véritables efforts d'aide et de coopération à l'égard des pays pauvres du Sud, leurs efforts n’ont pas été suffisants pour développer ces pays et pour protéger leur environnement, notamment en Afrique sub-saharienne, un continent laissé exsangue en proie à la pauvreté et à la dégradation environnementale.
Par ailleurs, Tchernobyl, la catastrophe écologique de la Mer Aral, la dégradation et l'érosion des sols dans la zone méditerranéenne, la dégradation de l'environnement en Chine et en Corée du Nord, la maladie de la vache folle, le changement climatique du à l'effet de serre nous ont appris que le mode de production productiviste et le "consumérisme" sont en cause partout.
Les pollutions de l’air, de l’eau, des océans, des sols, les déforestations, la désertification accélérée de certaines zones du globe ne peuvent plus continuer sans danger.
L’humanité de ce XXIe siècle doit répondre aux exigences de développement de tous et désormais de tous ceux qui ont été laissés pour compte.
Le monde d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui d’y il a seulement vingt ans. Il n’est plus constitué de deux blocs antagoniques qui s’affrontent, exploitant ou ignorant les autres.
Les grandes puissances qui pensaient en être maîtresses à vie sont désormais obligées d’accepter que leur vieux monde est bien derrière elles. Un autre monde, nécessairement multipolaire, est né.
Les puissances émergentes ont bouleversé la donne. Avec elles, des milliards de citoyens s’invitent aux tables des négociations comme partenaires incontournables : la Chine, l’Inde, le Brésil... et aussi, par l’enjeu des richesses humaines, culturelles et de ressources naturelles qu’elle représente, l’Afrique, forte elle aussi de centaines de millions d’êtres humains. L’Afrique, terre symbole de toutes les inégalités, exploitations, mauvaise conscience du Nord, du monde.
Ce nouveau monde en marche pour satisfaire les exigences de progrès et de développement oblige les responsables de la planète entière à redéfinir un nouveau type de développement du progrès humain durable. Parce qu’il est tout simplement impossible de copier le développement des pays émergents, des pays en développement, des pays laissés pour compte sur celui des pays industrialisés, il nous faut donc inventer de nouveaux modes de croissance et de développement humain qui nous permettent de préserver notre patrimoine écologique.
Si d’autres chemins ne sont pas empruntés, les risques sont majeurs : écologiques et humains. Mais aussi de nouvelles guerres à l'échelle de la planète. Les émeutes de la faim en sont les prémices.
Et parce qu’il n’est pas question de renoncer au développement de l’humanité, surtout des plus pauvres, parce que le respect de la vie, c’est le respect des conditions de vie, de la dignité de la personne humaine, dans un cadre naturel préservé, il nous faut un effort collectif organisé au niveau mondial pour mettre en œuvre une réforme profonde des structures et des modes de fonctionnement des systèmes économiques, sociaux et politiques actuels et cela pas seulement au niveau global, mais aussi au niveau local.
Une réforme des modes de fonctionnement des marchés internationaux, surtout des marchés financiers, est plus que jamais à l’ordre du jour. Elle réclame à tous d’être des acteurs collectifs responsables, des hommes qui règlent de manière libre et rationnelle leurs échanges entre eux et avec la nature, en les soumettant à leur contrôle commun au lieu d’être dominés par la puissance aveugle des marchés ou contraints de mettre en œuvre des programmes sociaux et politiques choisis d'une manière non démocratique.
L'action au niveau local est essentielle et elle doit être éclairée par les diagnostics des situations environnementales établis non seulement au niveau global, mais aussi au niveau local.
Face à cet enjeu émancipateur, des défis sont à relever pour permettre à tous de manger, d’habiter, de travailler, de se déplacer. Pour le droit à une vie de dignité. On peut en citer quatre qui sont parmi les plus cruciaux pour assurer un développement humain durable pour toute la population de notre planète.
Le défi énergétique et son corollaire, le défi climatique
Il y a urgence à réduire l’effet de serre, donc la production de CO2. Les ressources fossiles sont par nature épuisables et grande productrice de CO2. Le pétrole, le gaz, ont désormais une durée de vie humaine.
Elles doivent être protégées, consommées avec modération, être sorties des griffes du consumérisme, de la spéculation, ou des stratégies imposées sans contrôle démocratique.
L’obligation de compenser le tarissement de ces ressources plaide pour la multiplication de modes de production et de consommation d'énergies renouvelables (solaire, marémotrice, éolienne, biodiésel ... et nucléaire) et par des actions concertées et efficaces au niveau local.
L’urgence de ces actions diversifiées et de responsabilisation au niveau local, pour répondre aux besoins humains et aux impératifs de la protection de l'environnement, plaide pour un effort mondial: de recherche, des coopérations internationales inégalées, de pédagogie collective, pour relever ce défi énergétique et aussi trouver des solutions de traitement pour les déchets générés.
Le réchauffement de la planète et ce qu’il faut craindre des désastres humains et écologiques (montée des eaux, désertification de zones entières...) ne permet plus de laisser penser que les droits à polluer ailleurs sont la solution. Nous savons tous désormais qu’il n’existe pas d’espaces de pollution protégés, donc d’espaces qui puissent en être indemnes. Ce miracle-là n’aura pas lieu.
Le droit à l’énergie, enjeu de civilisation, doit être traité comme un bien commun, comme l’air et l’eau. L’eau surtout, qui subit l’impact le plus catastrophique du changement climatique.
Le défi démographique et son corollaire, le défi alimentaire
Nous serons bientôt 9 milliards d’êtres humains et, d’ores et déjà, le problème démographique hante les esprits. La pensée malthusienne réapparaît avec la peur de vivre au-dessus des moyens de la planète pour cause d’y être trop nombreux.
Les émeutes de la faim qui ont lieu dans plusieurs dizaines de pays révèlent l’ampleur des problèmes posés par l’aggravation de la précarité, de la pauvreté, de la famine. Alors même que les objectifs du Millénaire préconisés par les Nations Unies nous invitent à s’attaquer à celles-ci, il est désormais certain que rien de significatif n’aura lieu.
Plus de 850 millions d’êtres humains ont faim. Chaque jour ils vivent avec moins d’un euro par jour. 2 milliards sont en carence alimentaire et peuvent, pour cause de catastrophes (sécheresse, désertification, nuage de criquets...) rejoindre les premiers. Ils vivent avec moins de deux euros par jour. Car il faut 3 euros par jour pour satisfaire leurs besoins. Comment obtenir ces trois euros est vital.
Qui sont ces « affamés » ? Ce sont, pour les trois quarts, des paysans et anciens ruraux que l’exode a conduit vers les zones urbaines. Ils s’entassent dans les bidonvilles, les favelas. Ils sont des paysans sans terre ou avec si peu qu’ils doivent les quitter pour aller vendre leur force de travail dans les grands domaines privés ou publics, pour 25 centimes à 3 euros par jour, en Amérique latine, en Afrique et aussi dans les régions en retard de l'Asie.
Ils sont ceux qui n’ont plus que leur force de travail à vendre sur les marchés clandestins de la main d’œuvre des filières de l’immigration.
Ils ne sont pas qu’au « Sud », comme on disait avant. La précarité, la pauvreté, les inégalités s’accroissent aussi au Nord. En Europe, ils sont les travailleurs pauvres, de plus en plus nombreux, ce sont les « sans emploi », les « sans toits », les sans papiers pour ces migrants venus chercher un eldorado qui n’existe pas. Ils sont en augmentation, les femmes sont les plus fragilisées. Les associations humanitaires tirent la sonnette d’alarme aujourd'hui. Elles ne savent pas comment aborder l’hiver prochain, tellement il leur faudra donner de repas quotidiens. En matière de pauvreté, le « Sud » est aussi au Nord. Même si, ce Nord participe à la création des nouvelles bourgeoisies et des nouveaux milliardaires au Sud, le problème des inégalités demeure. Il est seulement plus important partout.
L’enjeu alimentaire est mondial mais la gestion de ses enjeux au niveau local est cruciale
Nous devons être conscients des dégâts humains et écologiques causés par le pouvoir des multinationales de l’agroalimentaire. Nous devons dire que la manière dont est traitée la question agricole par nos responsables politiques est un exemple révélateur des méfaits de la production intensive soumise aux contraintes du profit, de la spéculation et des marchés, des impositions dictatoriales dans les sociétés non démocratiques, des effets pervers des injonctions des institutions financières internationales, Banque mondiale et FMI en tête. Il y a nécessité absolue de mieux défendre l’agriculture dans les négociations de l’Organisation mondiale du Commerce.
Destruction des agricultures vivrières traditionnelles, spéculation, destruction des barrières de protection, surendettement, confiscation des terres, livraisons imposées, en fait, de l’agriculture et de l’alimentation à la régulation du marché, mais aussi le manque d'attention accordée aux conditions de vie et de production des agriculteurs ont conduit à la situation de crise actuelle.
La question de la sécurité alimentaire, de la souveraineté alimentaire, ne se conjugue pas ni avec les pratiques du capitalisme financier qui en fait une valeur refuge et un instrument de spéculation, ni avec les injonctions dictatoriales d'une planification centralisée et imposée aux paysans.
Il est nécessaire de :
• Refonder une nouvelle organisation des échanges internationaux, plus équitable, plus efficace, pour mettre fin au processus en cours
d’appauvrissement des paysans au niveau mondial. Il faut créer une organisation mondiale de l’agriculture, en articulation avec la FAO.
• Etablir de grands marchés régionaux agricoles, partenaires indispensables ; négocier produit par produit.
• Protéger les cultures vivrières, paysannes et garantir un revenu décent aux paysans.
• Promouvoir et développer les capacités et les initiatives des paysans au niveau local.
Tous les pays doivent produire tout ce qu’il leur est possible et nécessaire. La monoculture est une catastrophe humaine et écologique. L’écart de productivité est tel que la seule logique marchande est impossible.
Pour que chaque paysan pauvre vive, il faut 2000 milliards d’euros. La réelle solution est bien la promotion de l’agriculture paysanne, la mise en œuvre de programmes intégrés et participatifs de développement rural au niveau local et régional, ce qui veut dire faire tomber les obstacles à l’accès à la terre, l’eau, aux semences, aux moyens de production, aux savoirs et à l'organisation rationnelle des espaces ruraux. Améliorer les technologies agricoles, commerciales, financières et les mettre à la disposition des paysans. Améliorer la valeur ajoutée des produits (infrastructures de transformation, transports, coopératives, services de gestion, réseaux de commercialisation...). Diversifier les activités rurales.
Dans tous les pays pauvres (mais aussi dans les autres : la réforme de la politique agricole commune en Europe est tout aussi indispensable), il faut mettre en œuvre des réformes agraires et des politiques démocratiques d'aménagement du territoire qui correspondent aux besoins des populations, à leurs désirs de développement et aux possibilités des territoires.
La question de la promotion dans toutes les régions du monde d’un développement agricole équilibré est posée pour répondre aux besoins alimentaires humains et des animaux.
L’enjeu agricole est véritablement un enjeu majeur du développement durable qui doit répondre aux besoins des populations sans compromettre les capacités du futur.
Chaque pays et chaque région doivent avoir le droit à la protection de ses cultures vivrières, d’une agriculture qui réponde aux besoins des producteurs pauvres mais, aussi, des consommateurs pauvres au niveau local. Une agriculture qui puisse participer d'une façon active à la promotion des territoires et à l'amélioration des conditions de vie des populations.
La masse considérable d’insolvabilité qui existe aujourd’hui ne peut être résorbée par l’aide au développement de 100 milliards d’euros.
Ce sujet est important en cette année 2009 où, pour la première fois, la population vivant dans les villes a dépassé la population des campagnes.
Le développement de mégapoles géantes où se côtoient les pires inégalités, discriminations et exploitations, l'insécurité, où s’accroissent les besoins d’habitats, d’infrastructures, de transports, d’énergie, d'éducation et les besoins alimentaires, font apparaître de nouveaux problèmes pour l’équilibre à trouver. Il passe par la réduction des inégalités, une autre répartition des richesses, par la protection de l’environnement et avant tout par l'éducation à la démocratie et à la protection de l'environnement.
Il doit être souligné que la promotion de systèmes démocratiques et participatifs au niveau local, à travers la mise en œuvre de conditions politiques et économiques adéquates est essentielle, car c'est au niveau local que les changements nécessaires dans les modes de production et de consommation et dans les rapports de l'homme avec la nature devront être réalisés et gérés d'une façon effective.
Le développement durable, avec le défi démographique, inscrit le besoin de justice sociale, mais aussi de respect des droits de l'homme comme critères incontournables. Car l'histoire nous montre que la justice sociale ne peut être atteinte d'une façon effective que dans des régimes démocratiques et de respect des droits de l'homme.
Le défi démocratique primordial est celui de la participation responsable
L’ampleur et la complexité des problèmes posés, la multitude de solutions, d’inventions, de propositions, de réformes à mettre en synergies, appelle à un développement universel effectif des systèmes de décision et gestion démocratiques. Le développement universel de la démocratie signifie la démocratie et la transparence à tous les niveaux : au niveau local, au niveau régional, au niveau national et au niveau global (planétaire).
Le fonctionnement démocratique à tous les niveaux des sociétés constitue le ressort essentiel de la responsabilité et de la mobilisation collective qui permet une médiation efficace entre la sphère de l'économie et celle de la protection de l'environnement.
Un des principaux défis qu'il faut résoudre, réside dans l'organisation de la communication et de l'articulation entre les systèmes démocratiques au niveau local et la mise en œuvre d'une nécessaire gouvernance démocratique au niveau mondial. Car il est nécessaire de pouvoir penser et agir d'une façon pertinente et efficace à la fois au niveau local et au niveau planétaire.
Tous les gouvernements, jusqu’au chef de village, toutes les organisations de la société civile, internationales et locales, sont convoqués pour prendre des décisions qui protègent la planète et l’humanité.
C’est un autre monde qui doit en émerger, un monde de coopérations, d’échanges équitables, de recherches collectives, de savoirs partagés et de démocratie participative. Un monde du vivre ensemble. Un monde de paix et de solidarité. Un monde civilisé, sans dominations ni oppressions à tous les niveaux.
Confusément peut-être, c’est ce qu’exprimaient les grands rendez-vous qui, depuis les manifestions de Seattle, essaiment à travers le monde : forums sociaux, forums citoyens, rencontres syndicales internationales, réseaux parlementaires et de collectivités territoriales, cyberdémocratie. Rencontres qui cherchent des propositions alternatives à celles préconisées par les institutions financières internationales. Banque mondiale, FMI, OMC sont en crise aujourd’hui parce qu’elles ont failli. Leurs missions doivent être changées pour réellement aller vers le développement du progrès humain durable. L’argent qu'elles investissent doit être réorienté autrement.
Au contraire des libéralisations et dérégulations imposées, des plans d’ajustements structurels proposés, des tentations dictatoriales, c’est de développement des initiatives et des capacités au niveau local, de services et d'entreprises, de protections sociales, de salaires décents, de créations de pôles bancaires locaux et régionaux, d'une couverture adéquate de la santé, d’organisations de protection de l’environnement, de garantir l'approvisionnement en eau... dont les pays, les régions et les territoires locaux du monde ont besoin.
Au contraire d’un dollar monnaie mondiale, instrument de domination et outil de spéculation, c’est d’une monnaie commune mondiale créée à partir d’un panier de monnaies dont la préservation des biens communs à l’humanité, les échanges mutuellement avantageux entre pays, les coopérations techniques et scientifiques, ont besoin.
Un monde à vivre pour chacun et pour tous réclame une nouvelle architecture démocratique mondiale, mais aussi nécessairement une plus grande démocratie effective aux niveaux nationaux et locaux.
Au contraire des Clubs de Paris, de l’OCDE, des G8 ou G2, ou tout autre groupe restreint de décideurs mondiaux, c’est d’une organisation des Nations Unies, véritable parlement mondial, dont nous avons besoin. Une ONU qui puisse superviser et orienter les institutions financières internationales, une organisation onusienne qui puisse rassembler d’une façon démocratique tous les peuples pour, ensemble, construire un avenir commun pour notre planète.
Une ONU de la paix qui n’en soit pas l’ambulance et la seule réparatrice après les dégâts commis par les conflits et guerres mais qui, en amont, ait les pouvoirs et les moyens de garantir la paix et de construire un développement durable pour toutes les populations de la planète.
L'actuelle crise financière qui ravage actuellement le système économique mondial a mis en évidence l'aveuglement et le mode de fonctionnement opaque et non démocratique des institutions économiques internationales.
Les enjeux du développement durable, les défis à relever exigent des interventions démultipliées et bien concertées des citoyens du monde, la mobilisation de la société civile:des salariés aux paysans, des entrepreneurs, des chercheurs aux ouvriers, des syndicalistes, de tous ceux qui veulent faire prévaloir les droits humains et de la démocratie sur les seuls droits de la spéculation, des profits financiers ou du technocratisme.
C’est un combat d’urgence et de long terme qu’il s’agit de mener, pour changer le rapport des forces actuelles, pour changer les mentalités, pour libérer les capacités et les initiatives aux niveaux locaux et nationaux visant à construire un monde solidaire poursuivant un développement durable, qui protège l'environnement et respecte les droits de l'homme.
Conclusion
La prise en compte des grands défis de l'humanités, bien identifiés, comme la mise en œuvre de politiques nationales incontournables de développement durable exigent la formation des compétences nécessaires, la sensibilisation de tous les citoyens pour permettre leur concertation / participation, la mobilisation de la société civile, la volonté politique des responsables institutionnels, …, l'engagement de tous ceux qui veulent faire prévaloir les droits humains et de la démocratie sur la spéculation, les profits financiers ou la technocratie.
C’est un combat d’urgence mais aussi de long terme qu’il s’agit de mener pour changer le rapport des forces actuelles, pour transformer les mentalités et les modes de vie, pour libérer les capacités et les initiatives (locales, nationales, régionales et internationales), … afin de construire un monde solidaire, de privilégier un développement en accord avec les capacités limitées de la planète fragilisée par de graves dégradations humaines, de promouvoir une humanité protégeant la biosphère et respectant les droits de l'Homme.
Il s'agit, donc, de réconcilier l’Homme et la Biosphère, de mettre en œuvre une véritable démocratie participative, de respecter le principe de l'égalité et les droits de l'homme, de favoriser le partage des savoirs , des compétences mais aussi des pouvoirs, d'assurer une protection universelle des biens communs, de tenir compte en temps réel des propositions de l'expertise internationale relevant des organisations intergouvernementales, …Autant d'objectifs dont la réussite dépendra de l'existence de politiques nationales d'éducation des populations prenant en compte les besoins et les réalités du XXIe siècle, comme l'indique les organisations intergouvernementales.
Il s'agit, en définitive, de promouvoir des valeurs d'humanisme dans les relations locales, nationales et internationales du XXIe siècle qui assureront la pérennité de toutes les formes de la vie sur la planète Terre.
Bruxelles, le 23 décembre 2009
* Les opinions exprimées dans cet article sont personnelles et n'engagent d'aucune façon les institutions où l'auteur travaille